Avril 1940, après 3 ans au Congo Victor est de retour en Belgique.
Arrivé au Congo en janvier 1937, Victor doit, après un terme de 3 ans dans la colonie, revenir en Belgique pour une période de 6 mois.
Il embarque à Pointe Noire le jeudi 22 février 1940 à bord du paquebot italien PIAVE à destination Marseille.
Son voyage se termine Gare du midi à Bruxelles le samedi 6 avril 1940. Victor est de retour en Belgique !
Aulnois-Quévy, dernier contrôle des douanes à la frontière Franco-belge le 6 avril 1940.
Victor retrouve ses proches et ses amis scouts qu’il n’a plus vu depuis plus de 3 ans.
Son projet de rejoindre le Congo Belge après un congé de 6 mois est rapidement compromis.
Le vendredi 10 mai 1940, 34 jours après son retour à Bruxelles, les troupes allemandes envahissent la Belgique.
C’est la guerre … en mai-juin 1940 commence l’exode de milliers de civils belges.
Parmi les civils les plus jeunes scouts, sous la conduite des anciens se replient vers le midi de la France dans l’espoir de rejoindre leurs ainés au front au moment voulu.
Hélas, l’espoir n’est pas long et après l’armistice Français ils rentrent au pays.
Les ainés, rentrent eux aussi.
Quelques-uns, ceux qui ont, dès le début de l’invasion, pris les armes et rejoint l’armée belge, restent en captivité en Allemagne.
L’invasion allemande de mai 40 est foudroyante et la campagne de Belgique ne dure que 18 jours.
Victor quant à lui n’a pas suivi l’exode vers le sud, il tente sa chance vers l’ouest et parvient à atteindre la côte belge où il essaye vainement d’embarquer pour l’Angleterre !
Ses 2 tentatives, la première à Ostende et la deuxième à Blankenberge, échouent.
Il est contraint de retourner à Bruxelles où il réintègre les scouts B.S.B. – Boy-Scouts de Belgique – et s’implique à nouveau dans l’encadrement des scouts de Molenbeek.
Mais que reste-il du scoutisme à Molenbeek ?
La 25e unité, que Victor a dirigé de 1932 à 1936, est prise en charge par Georges Van den Berghe dès 1940.
D’autre part trois groupes d’anciens se constituent et sont conduits respectivement par Frans Paes, Constant Heylenbosch et Victor de Caluwé.
1941, les scouts B.S.B. de Molenbeek organisent leur grand camp d’été en Gaume.
Durant l’occupation, les dirigeants scouts se refusent à aligner leur mouvement sur les Jeunesses Hitlériennes.
Malgré les tracasseries, les interdictions, le scoutisme parvient à se maintenir, en veilleuse, mais encore en totale autonomie.
C’est en veilleuse que les scouts B.S.B. de Molenbeek rejoignent la Gaume pour leur camp d’été de 1941 au château du bois d’Arlon.
Tenue civile sur la voie publique pour ne pas se faire remarquer, tenue scoute sans insignes dans le domaine privé du château !
Arlon à l’horizon et Charles Van Geyt sur la route de Virton.
Victor de Caluwé sur la route Arlon – Virton.
Victor de Caluwé a enfilé son uniforme scout.
Charles Van Geyt et Armand Moock en uniforme.
Armand Moock s’adresse aux scouts depuis la grande terrasse,
Les scouts, tous en uniforme, mais toutefois sans insignes.
Sur les marches du château, les scouts de Molenbeek portent le drapeau Belge.
L’étang et le parc du château du bois d’Arlon.
Armand et Charles tentent de récupérer la barque.
Activités nautiques dans l’étang – Armand Moock au centre en uniforme.sans insignes.
Fauchage terminé, Victor fait bronzette dans le parc.
Charles Van Geyt fait lui aussi une sieste au soleil.
Corvée patate sur la terrasse sud du château du bois d’Arlon
Les scouts passent à table dans les grandes salles du château du Bois d’Arlon.
Le château du Bois d’Arlon.
Le château du bois d’Arlon fût construit en 1897-1898 par Léon Barbanson-Tesch en bordure de la route Arlon-Virton, au lieu-dit Gross Thalmadar, alors sur la commune d’Udange-Toernich, au cœur du bois de Lagland.
Conçu au départ pour être pavillon de chasse il fut transformé en château en cours de construction.
Le château Barbanson ne comptait alors pas moins de 101 pièces différentes.
C’est pendant la seconde guerre mondiale que furent créés “Les Foyers Léopold III”, cette œuvre fondée par la princesse de Ligne comportait des restaurants populaires dans toute la Belgique mais aussi, à partir de 1941, des lieux de vacances pour enfants et adolescents, dont entre autres le château du bois d’Arlon.
Gaston Barbanson, fils de Léon Barbanson, confia la gérance du Bois d’Arlon à son neveu Albert Donny, celui-ci mit le château et le parc à la disposition des Foyers Léopold III jusqu’à la fin de la guerre.
Ancienne carte postale du château du bois d’Arlon.
Où sont passés les 2 lions du château du Bois d’Arlon ?
Quant aux deux lions de pierre qui en 1941 ornaient de part et d’autre le grand escalier d’accès à l’entrée principale du château du Bois d’Arlon, ils se trouvent actuellement à l’entrée du cimetière du village d’Udange.
Comment sont-ils arrivés là ?
Ceux-ci ont été offerts à la commune de Toernich par Mme Denise Neef de Sainval, veuve de M. Gaston Barbanson, lorsqu’elle quitta définitivement la propriété au début des années 1950, propriété où elle n’a pratiquement plus résidé après 1940 au profit de Bruxelles.
Les deux lions ont été placés tout d’abord devant l’entrée de la maison communale de Toernich se trouvant à UDANGE pour ensuite être démontés et replacés à l’entrée du cimetière d’Udange.
Quand et pourquoi ?
Une question à poser aux autorités communales !
Victor a dompté son lion et prend la pose.
Armand Moock maîtrise son lion en califourchon.
Les 2 lions du château du bois d’Arlon montent actuellement la garde à l’entrée du cimetière d’Udange.
Le scoutisme sous l’occupation Allemande.
L’ennemi guette ces représentants d’un idéal opposé à leurs vues, les exhortant d’abord à collaborer.
Confronté au refus de collaborer de la part des dirigeants scouts, suivent rapidement de nombreuses brimades, arrestations et condamnations.
En Belgique de nombreux chefs routiers s’évadent et rejoignent l’Angleterre pour combattre avec les armées alliées.
D’autres militeront dans les rangs de la résistance.
Les scouts de Molenbeek ne font pas exception.
Marcel Grüner fuit en Angleterre.
Armand Moock passe devant le Conseil de guerre Allemand.
Charles Van Geyt et Léonard Lenoir sont envoyés à Saint-Gilles pour activité scoute interdite.
Roger Thirion lui aussi fait la connaissance des 100.000 briques.
Georges Etienne connait la captivité pendant cinq ans.
En 1943 Victor de Caluwé tente de gagner l’Espagne et de là, le Congo. Il n’a pas de chance et, arrêté à la frontière espagnole, il subira les traitements hautement ”Kulturels” allemands, aux camps de Buchenwald et Mauthausen.
En 1943 Marcel Grüner est parachuté dans les Ardennes belges comme agent de renseignements allié.
Hélas, le 6 août 1944 il est arrêté par les boches et emmené en Allemagne quelques jours avant la libération.
Marcel Grüner est toujours porté disparu.
Après la guerre le collège des Bourgmestre et échevins de Molenbeek-Saint-Jean décide de donner le nom de Marcel Grüner à la rue du Calice.
La rue Marcel Grüner est inaugurée le samedi 25 mai 1946.
François Meunier meurt lui aussi, dans un camp de concentration boche.
Le scoutisme belge est obligé de se cacher.
En avril 1942, les autorités allemandes décréteront l’interdiction de camper sous tente.
Dès mars 1943, interdiction du port de l’uniforme. Les scouts se contenteront surtout de délaisser le chapeau traditionnel, les badges et les insignes mais ils poursuivront leurs activités.
Cela n’empêche pas des scouts de se rendre, munis d’un paquet approprié, à leur local à l’occasion, par exemple, des moments solennels des promesses.
Pour les clans routiers, les choses sont moins simples, ils ont l’âge requis pour le travail obligatoire en Allemagne et se trouvent dans la nécessité d’entrer dans la clandestinité.
La fin de la guerre.
À la libération, en septembre 1944, le pays est libéré. Mais certaines villes, dont Liège et Anvers, souffrent encore sous les attaques de V1 et de V2.
Sous l’amoncellement des ruines, les scouts participent aux recherches des blessés et des morts.
On a vu, le 3 septembre 1944, des scouts en uniforme réglant la circulation avenue de Tervuren au carrefour Saint-Michel – actuel rond-point Montgomery – à Bruxelles.
Des clans, contactés d’avance, ont monté la garde dans des dépôts militaires abandonnés pour y empêcher le pillage.
Peu à peu, le scoutisme retrouve fièrement ses uniformes et se met au service de la Belgique libérée. Il n’a jamais sans doute été aussi visible et admiré au sein de la société belge.
Après la libération les B.S.B. se restructurent.
Les B.S.B. modifient leur organisation en transformant le système des groupes en système régional.
Soutenu par les membres du comité, Armand Moock établi un plan d’organisation d’une région Bruxelles-Ouest, comprenant les communes de Molenbeek, Koekelberg, Berchem et Ganshoren.
Il défend ce plan auprès des B.S.B. qui marquent leur accord.
La région Bruxelles-Ouest, baptisée LE COUCHANT, est constituée.
L’insigne régional de Bruxelles-Ouest est créé par Roger Thirion.
Un losange dont les coins indiquent les quatre points cardinaux et un soleil couchant surmonté par des lignes représentant les vents dominant de l’ouest.
Armand Moock est nommé le premier commissaire régional de Bruxelles-Ouest.
Frans Paes le remplace comme président à l’amicale des anciens.
Insigne de la région Bruxelles-Ouest créé par Roger Thirion.
Le dernier camp de Victor avant son départ pour le Congo.
La guerre terminée les routiers mariés de Molenbeek organisent, du samedi 21 juillet au dimanche 29 juillet 1945, un camp scout en Gaume à Chiny près de Florenville.
Deux mois après sa libération du camp de concentration de Mauthausen en Autriche, Victor participe à son dernier camp scout avant son départ pour le Congo en février 1946.